Oser diriger sans pupitre avec Justin Bonnet
14 et 15 janvier 2024 au Conservatoire d’Auxerre
Les stagiaires ont abordé le répertoire traditionnel, appris à le transmettre et à le réinventer par des arrangements collectifs, en retrouvant le contact direct, en pratiquant ensemble sans partition. Ce répertoire peut se chanter avec tous les publics, enfants et adultes, dans tous les lieux, et s’enrichir en difficultés suivant le niveau des chanteurs et l’imagination du chef ! Ce répertoire raconte des histoires, histoires dont le texte et la mélodie varient en se transmettant. C’est en tout cas la vision vivante et moderne de Justin Bonnet.
Jeu vocal avec Christophe Grapperon
Formation CNFPT, du 22 au 24 janvier 2024 au Conservatoire du Grand Besançon Métropole
Vingt stagiaires sont venus pratiquer le Jeu Vocal et découvrir toutes les entrées pédagogiques possibles. Les élèves comédiens, les jeunes chanteurs de CHAM et les élèves du cours de formation musicale nous ont rejoints à certains moments et une restitution a permis d’éprouver les jeux et le répertoire graphique de Guy Reibel au contact du public captif nombreux du mercredi après-midi.
Témoignages…
« Une mine d’or pédagogique ! »
« Un outil intéressant pour fédérer un groupe, créer une rencontre intergénérationnelle, créer un autre langage, développer l’improvisation. »
« Le jeu vocal comme un outil de travail, comme une forme de créativité de groupe à partir de toutes les formes de vocalité qui favorise également l’insertion dans un groupe, le travail collectif, l’écoute de l’autre. Sensibilisation à l’écriture musicale graphique et imagée. »
« Le jeu vocal pour aller à la rencontre des publics avec une entrée différente. »
« L’intérêt des interstices : les discussions entre stagiaires ! »
« Découverte de l’articulation de la pratique à une pensée (livre de Guy Reibel), très stimulant pour enrichir la pratique intuitive de l’improvisation. »
« Redéfinition du jeu vocal car il y a un cadre, des règles, un vocabulaire… »
Oser faire chanter les adolescents avec Charlotte Leboucher
1er et 2 février au Conservatoire de Dijon, en partenariat avec l’EAFC
Lors de cette formation, les enseignants de musique (éducation nationale) de Bourgogne-Franche-Comté ont pris le temps d’échanger et de pratiquer avec d’autres encadrant.e.s de groupes. Cette mixité de métiers et de parcours a été appréciée par tous. Comment les musiques actuelles nous permettent de concevoir l’apprentissage du répertoire autrement, oser improviser en groupe et dans l’instant, donner la possibilité au groupe de construire lui-même ses arrangements, une autre vision du chef qui crée les conditions favorables pour que chacun.e contribue à une création collective. C’est un savoir-faire transposable au répertoire dit « savant » si l’on accepte parfois de le détourner, de le détricoter pour le transformer et l’apprécier autrement.
Dramaturgie et scénographie du chœur avec Loïc Pierre
9 et 10 mars à la MJC de Chenôve (et 6 et 7 avril à l’auditorium de Dijon) avec le chœur Anima, dirigé par Guillaume Labois
Dans le premier week-end de formation, Loïc Pierre nous a transmis de nombreuses ressources témoignant de sa culture chorale internationale ; nous découvrons ou redécouvrons des ensembles connectés à leur racine musicale, avec une signature vocale assumée. L’inspiration est aussi à trouver chez Martin Scorsese ou Ariane Mnouchkine pour muscler son imaginaire avec tous les arts !
« Les viewpoints » avec Chloé Latour
25 et 26 mars à Varennes-Vauzelles, en partenariat avec RESO Nièvre
À travers une succession d’exercices d’improvisation, ce training corporel permet de prêter attention à différents paramètres (d’où le nom de « viewpoints ») qui structurent notre relation à l’autre et développe la qualité de notre présence, sur scène comme dans la vie ordinaire. Cette formation nous a embarqués vers des enjeux sociétaux et environnementaux grâce à Chloé Latour, aussi compétente qu’inspirante.
Témoignages…
« Je me sens augmentée. »
« Je vais pratiquer les viewpoints en voiture. »
« C’est une autre façon de voir le monde, se renouvelant en permanence, et en évitant l’enfermement. »
« Avec les viewpoints, on développe la compréhension du point de vue de l’autre, cela permet de lutter contre l’esprit étriqué. »
« C’est la transversalité dans les arts vivants, exploitable dans les arts plastiques, dans la recherche d’idées, dans la danse, dans l’écriture d’un scénario… »
- Le « chef » ? Quel nom pouvons-nous donner à la personne qui mène le travail avec le groupe mais qui ne dirige peut-être pas, qui accompagne, prévoit et prépare ce qui pourrait être fait, la personne qui cherche la voie de l’autonomie du groupe, en charge de sa propre dynamique, la personne qui passe la main le temps d’un jeu ou d’une pièce… ?
- Le répertoire ? Le répertoire écrit ou improvisé, savant ou populaire ? Lors de ces formations, les stagiaires sont plongés dans un matériau musical et corporel (un chant traditionnel, une note, un geste) et apprennent à le déployer en s’attachant autant au chemin parcouru qu’au résultat obtenu. Si l’on suit Christophe Grapperon, l’invention est une sorte d’illusion, nous travaillons à recombiner ce que nous avons déjà entendu, et d’autres avant nous… La création consiste donc à construire du nouveau avec de l’ancien. Un cycle artistique vertueux ! C’est aussi le chemin emprunté par Charlotte Leboucher avec les arrangements en direct pratiqués sur des pièces issues du répertoire des musiques actuelles : fabriquer l’arrangement avec le chœur par l’improvisation, sans support écrit (hormis le texte). Les répertoires et les esthétiques ne sont pas à opposer, chaque univers propose un chemin et la multiplicité des pratiques est utile pour apprendre, comprendre et transmettre la musique.
- Le rapport au public aujourd’hui ? Loïc Pierre nous pousse à re-questionner nos intentions lors des concerts choral : choisir de bouger ou pas en fonction du répertoire, créer une dramaturgie chorale ! Imaginer ce que l’on veut donner à voir et pas seulement à entendre, jouer avec le public, susciter la surprise en évitant parfois d’être dans la répétition d’un unique modèle de représentation. « Il faut muscler son imaginaire », nous dit-il.
Nous sommes heureux que ces formations essaiment sur tout le territoire de la région, apportent des outils aux bénéficiaires, et permettent des rencontres indispensables à l’enrichissement de la pratique vocale tout au long de la vie.